Maladie cœliaque : quand il y a urgence à prendre soin de ses intestins

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Comment mieux reconnaître et comprendre la maladie cœliaque ? Quels sont les aliments qui contiennent du gluten ? Elisabeth Manoukian, Naturopathe, vous répond.
Maladie cœliaque : quand il y a urgence à prendre soin de ses intestins

La maladie cœliaque est une intolérance forte au gluten, qui affecte plus d’ 1% de la population mondiale aujourd’hui. Il s’agit d’une maladie génétique complexe pas toujours diagnostiquée.

Elle entraîne des dégradations vitales des intestins, de grandes difficultés digestives, des troubles invalidants divers, des carences alimentaires.

Intestins



Les personnes atteintes de la maladie cœliaque ne doivent absolument pas manger de gluten.

Comment mieux reconnaître et comprendre la maladie cœliaque ? Quels sont les aliments qui contiennent du gluten ? Comment manger sans gluten ?
Et bien d’autres questions encore auxquelles CALICOTE répond grâce à son invitée Elisabeth MANOUKIAN. Naturopathe, Elisabeth, donne des conseils complémentaires pour prendre soin de ses intestins et les renforcer.

Qu’est–ce que le gluten ? Et où trouve–t-on du gluten ?

Le gluten est un mélange de protéines (gluténine et gliadine) que l’on trouve dans certaines céréales comme le blé, le seigle et l’orge. Attention cependant à l’avoine qui n’en contient pas d’origine mais qui se contamine très facilement (par contaminations croisées).
Seul l’avoine certifiée par le logo « sans gluten » (épi de blé barré) vous garantit son origine.

Attention également aux céréales apparentées au blé plus connues sous le nom d’épeautre (petit et grand épeautre), de kamut, de triticale (croisement de blé et de seigle). Elles contiennent du gluten en plus ou moins grande quantité. Enfin, attention au froment qui est une autre appellation du blé tendre.

Quels sont les symptômes de la maladie cœliaque ?

Les symptômes sont divers et nombreux. Ils ne sont malheureusement pas toujours associés à l’absorption de gluten et le diagnostic tarde souvent à être posé.
Maux de ventre, ballonnements, maux de dos, douleurs articulaires, fatigues chroniques, fortes éruptions cutanées avec démangeaisons, vomissements, perte de poids, anémie, troubles de l’attention, difficultés de concentration, irritabilité, etc.

Chez l’enfant, il peut y avoir un retard de croissance, une puberté tardive, une hyperactivité, etc. La maladie cœliaque est une maladie auto-immune ce qui signifie que le système immunitaire attaque son propre corps au lieu de le défendre.

Le gluten vient fragiliser les parois des intestins. On parle de « syndrome de l’intestin perméable » puisque ce dernier ne joue plus son rôle de filtre. Il laisse d’une part passer certaines toxines qui empoisonnent l’organisme.
D’autre part, les villosités intestinales endommagées ne jouent plus leur rôle dans l’absorption des nutriments nécessaires à une bonne santé. Ce qui génère des carences nutritionnelles.

Comment diagnostiquer la maladie cœliaque ?

Le diagnostic est simple dans un premier temps. Parlez-en à votre médecin et demandez une prise de sang. Un test sérologique recherchera des anti-corps et déterminera un seuil de réaction au gluten.

Selon ce seuil, votre médecin engagera des examens complémentaires qui affineront le diagnostic (une endoscopie avec biopsie par exemple).
Attention ! Très important, ces examens doivent être effectués avant tout régime sans gluten.  Sinon les résultats seront faussés.
Des tests génétiques peuvent également être réalisés en compléments.

Comment se déclenche la maladie cœliaque ?

Aujourd’hui, il semblerait que la convergence de trois facteurs peut déclencher la maladie cœliaque : une prédisposition génétique + un régime alimentaire incluant du gluten + un facteur environnemental/émotionnel déclencheur.

Les chercheurs ont noté que les personnes porteuses des gènes HLA DQ2 et HLADQ8 pouvaient être plus à risque sans pour autant développer inéluctablement la maladie.
A cette prédisposition, le fait de manger du gluten aggrave les risques. On note souvent l’impact d’un événement marquant, un choc physique ou psychologique comme facteur déclenchant sur un terrain déjà fragilisé.

Quels aliments supprimer quand on est diagnostiqué « cœliaque » ?

Vous devez bannir tous les aliments contenant du Seigle, de l’Avoine non garantie sans gluten, de l’Orge, et du Blé !

Petite astuce pour vous rappeler : supprimer le SABO ! Vous pouvez consommer l’Avoine uniquement si elle est certifiée sans gluten. Ayez bien en tête, comme précisé précédemment, que la grande famille du blé comprend également l’épeautre, le kamut, le triticale et le froment.

Le blé reste la céréale la plus présente dans l’alimentation générale. On le retrouve évidemment dans nos pâtisseries, boulangeries, évidemment dans les pâtes, mais aussi dans de nombreuses préparations culinaires ; il peut y avoir de la farine dans les sauces, certaines charcuteries, des panures, des plats préparés, etc.

Ne mangez surtout pas de seitan. Il s’agit d’un aliment à base de protéines de blé concentrées ayant une texture similaire à la viande ; il est souvent utilisé dans les régimes vegan.


gluten

L’orge est présent dans la bière.

Soyez également vigilants, à certains médicaments qui peuvent aussi contenir du gluten. Vérifiez avec votre médecin ou pharmacien.

Comment organiser ses repas quand on est « cœliaque » ?

Malgré ces obligations qui peuvent être déroutantes et démoralisantes au début, sachez que vos repas conserveront gourmandise et variété !

Aujourd’hui, il existe bon nombre de produits développés pour faciliter la vie des personnes atteintes de cette allergie au gluten. Vous trouverez du pain sans gluten, des gâteaux sans gluten, des pâtes sans gluten, de la bière également. Réorganisez vos tiroirs en supprimant vos anciennes farines et tous les produits non certifiés sans gluten.

Remplacez votre farine de blé par d’autres farines issues de céréales ne contenant pas de gluten, et vous verrez qu’elles sont nombreuses : farines de riz, de maïs, de sarrasin, farines de légumineuses, de châtaigne, etc.

Faîtes par ailleurs le choix de produits simples, non transformés : de la viande ou du poisson grillé, des légumes vapeur ou sautés, etc.

CALICOTE vous accompagne en partageant des recettes qui vous donneront quelques idées en cuisine.

Comment prendre soin de ses intestins ?

Si le diagnostic de la maladie cœliaque est posé, dîtes-vous, malgré tout, que c’est une chance pour vous et un nouveau départ vers une santé meilleure. Nombreuses sont les personnes non diagnostiquées qui développent des symptômes invalidants au quotidien et mettent leur vie en danger. Une fois la nouvelle « digérée » et votre organisation trouvée, vous donnerez à vos intestins une belle chance de réparation.

Elisabeth Manoukian, Naturopathe souligne l’importance d’avoir des intestins en bonne santé. Et nous donne quelques conseils pour accompagner votre régime sans gluten.

Ne dit-on pas que les intestins seraient notre deuxième cerveau ? Voire le premier selon certaines études en cours !

Calicote : - « Elisabeth, une fois le régime sans gluten enclenché, quelle est votre approche pour favoriser la réparation de la barrière intestinale de manière naturelle ? »

Elisabeth : - « Il faut savoir que la réparation peut demander du temps (souvent, 3 mois minimum).

Au niveau alimentaire, une des premières choses à faire sera de supprimer totalement les aliments inflammatoires, le temps de réparer la muqueuse. Il faut éliminer toute alimentation industrielle et les produits ultra transformés.
La cuisson devra être la plus douce possible.
La consommation de légumes et de fruits bio sera à privilégier. Les légumes lacto fermentés sont une excellente source de fibres et pré biotiques qui nourrissent votre intestin avec des bonnes bactéries. Il convient de privilégier les huiles vierges crues d’olive, de colza ou encore de noix. Pour la cuisson, pensez à l’huile de coco.
Attention aux produits laitiers, notamment de vache, qui agressent les parois intestinales de la même façon que le gluten chez les personnes cœliaques ; il faudra également les supprimer.
Les jus de légumes sont pour les maladies intestinales une source incroyable de vitamines et de minéraux qui ne nécessitent pas un processus digestif important.
Il faudra bien faire attention de garder les proportions pour un jus de : 90% légumes / 10% fruits (Toujours ajouter du gingembre et du curcuma pour leur effet anti-inflammatoire.).

L’exercice physique joue un rôle important. Je vous conseille de marcher 3 fois 45min par semaine par exemple, de pratiquer une activité comme la danse, le yoga, la piscine, etc.

exercice physique


Autres paramètres impactant l’inflammation : le stress et les émotions négatives. Il faut faire en sorte de faire baisser le plus possible son niveau de stress, mieux apprendre à le gérer. De nombreuses méthodes existent : la réflexologie plantaire, la cohérence cardiaque, le yoga, les ateliers de relaxations, etc.

Et puis, nous pouvons également citer d’autres compléments qui accompagnent favorablement la réparation des intestins :

>La gemmothérapie (macérât de jeunes pousses ou bourgeon de plantes) peut apporter une belle aide avec notamment le noyer pour l’inflammation et la réparation de la muqueuse ainsi que le cassis pour ses propriétés anti-inflammatoires.


>La L-glutamine, productrice de Gaba, est souvent proposée. Elle est protectrice et anti-inflammatoire. Elle favorise la croissance et la réparation de la muqueuse.
>Le curcuma pour l’inflammation, ou la réglisse.
>Tisanes et EPS : mélisse, menthe, camomille romaine, thym, romarin, guimauve, orme rouge...
>Les Oméga-3 aideront aussi à régénérer la muqueuse.
>Le Zinc du côté des minéraux améliore la fonction de la barrière intestinale en favorisant notamment la production de la protéine zonuline.

En conclusion, il vous faudra appréhender de façon globale votre alimentation et votre mode de vie pour retrouver une belle barrière intestinale qui remplit son rôle de façon optimale. »

Merci à Elisabeth MANOUKIAN.
elisabethmanoukiannaturopathe.com

https://www.facebook.com/ElisabethManoukian.naturopathe

Ses conseils vous sont donnés à titre indicatif et doivent être adaptés et personnalisés lors d’une consultation avec votre naturopathe.


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