Je voudrais dire que manger sans gluten, c’est une nouvelle vie très sympa !

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Isabelle, 51 ans, a été diagnostiquée cœliaque il y a seulement 4 ans. Depuis, elle nous partage son bonheur d’avoir dû adopter un régime strict sans gluten.
Je voudrais dire que manger sans gluten, c’est une nouvelle vie très sympa !


D’un chaleureux sourire communicatif, elle nous dit « revivre ».

« Une vie bien moins sympa avant mon régime sans gluten ! »


Quand la vie vous signifie les choses et que vous ne les comprenez malheureusement pas tout suite...

Il m’a fallu presque 50 ans pour mettre un mot sur mes maux. « Cœliaque ». Voilà la maladie qui me causait depuis tant d’années, des désagréments, des douleurs (maux de dos et ventre) et des symptômes invalidants (fatigue, diarrhées).

Je pense effectivement toujours avoir eu mal au ventre depuis l’enfance. Je mangeais peu. Ou pas. Pas d’appétit et surement pas envie de supporter les douleurs liées à ma digestion. J’étais très frêle et manquais de fer régulièrement.

Conséquence : fatigable et fatiguée. Cette fatigue était omni présente et grandissante au fil des ans au point d’être obligée de faire systématiquement des siestes – même adulte - pour avoir l'énergie d’enchainer ma journée.

Plusieurs médecins m’avaient accompagné avec des traitements divers et variés pour essayer d’enrayer mes symptômes. En vain. Ce sera finalement ma généraliste qui, devant mon insistance et une situation qui s’était dégradée, engagera des examens pour analyser ma tolérance au gluten. Effectivement, cela devenait invivable. Je devais faire face à des douleurs intestinales et de fortes diarrhées quotidiennes, jour et nuit. Un test sanguin confirmera sans appel les doutes.

Néanmoins, un rendez-vous avec un gastroentérologue s’imposait pour poser le diagnostic final et envisager la suite. Rencontre surréaliste. Ce monsieur, proche de la retraite et par conséquent supposé avoir une certaine expérience, m’accueille alors avec le plus grand scepticisme.
« Mais non Madame, vous n’êtes pas cœliaque ! Dans ma carrière, je n’ai vu que deux personnes atteintes de cette maladie ! » me rit-il au nez avant toute consultation. Puis à la lecture des résultats, se ravise. Me fait une gastroscopie sans grand ménagement. J’ai le nez explosé, je ne peux évidemment pas parler mais par contre, je peux assister impuissante à son étonnement et presque sa joie de découvrir mes intestins endommagés. Je deviens l’attraction, non seulement pour lui mais pour toute son équipe qu’il convie euphorique autour de moi.

Force est de constater que je suis bien cœliaque. J’allais donc avoir quelques explications, des conseils. Et bien...non. Rien de tel. Une fois l’examen terminé, pas plus d’empathie, ni d’accompagnement.

Certes il fallait dorénavant que j’exclue le gluten de mon alimentation. Mais qu’était au juste le gluten ? Quels étaient les aliments à supprimer ? Par quoi pouvais-je les remplacer ? Est-ce que c’était grave si j’en remangeais de temps en temps ? Tant de questions restées sans réponse. Je repartais du rendez-vous abasourdie.

« Une vie beaucoup plus sympa quand on redécouvre la gourmandise et le plaisir de manger. »


Mon mari a été adorable. Il a passé des heures à se renseigner sur le sujet et à chercher des produits sans gluten. Il a parcouru les rayons des magasins en long et en large, épluché les étiquettes. M’a appris qu’on pouvait trouver du gluten dans le jambon... Grâce à lui, j’ai appréhendé plus facilement le sujet.

On a commencé à transformer nos placards. J’aimais cuisiner et avais mes repères. D’un seul coup, il me semblait qu’il fallait que je réapprenne tout. Mais petit à petit, après quelques échecs parfois déprimants, la cuisine sans gluten s’apprivoise et nous réserve de bien belles surprises.

Curieuse et avide de plats gourmands, je me surprenais à leur apporter un peu plus d’originalité, avec de nouvelles épices ou des condiments que je n’avais jusqu’alors, jamais utilisés. L’utilisation de farines sans gluten leur conférait une singularité de goût et de texture. Et quand mes invités ont commencé à me demander mes recettes en se régalant de mes préparations, le défi était relevé.

Bel enthousiasme pour mon crumble sans gluten par exemple. Après plusieurs test, j’ai adopté une recette que je trouve délicieuse (il n’est plus sablonneux !): un mélange de flocons de sarrasin, parmesan, chapelure sans gluten, beurre, sel et poivre. J’en recouvre mes courgettes et fais cuire au four. Un régal !

Par ailleurs, je me suis mise aussi à faire mes yaourts. Il faut dire que le lait de vache ne me réussissait pas non plus. Ce, depuis mon enfance où je ne supportais ni le goût ni l’odeur. Il m’écœurait très vite. Sans doute le lactose que je ne tolérais pas. - D’ailleurs ma fille (qui n’est pas cœliaque), est, elle aussi, très réactive avec des symptômes proches de ceux que j’avais avec le gluten. Interpellant...

J’utilise donc, en parallèle de mes ingrédients sans gluten, du lait de brebis et des laits végétaux que je trouve plus digestes.
Tout ça pour dire que tout « problème » à sa solution. Il suffit de la trouver en adaptant notre alimentation à ce qui nous fait du bien !
Au cours de ce changement alimentaire important, j’ai également pu bénéficier des conseils avisés de ma sœur. Son fils avait été diagnostiqué cœliaque 20 ans auparavant, dès son plus jeune âge.

Elle avait acquis, par la force des choses, une expérience dans le « sans gluten », que ce soit en cuisine ou en approvisionnement. A cette époque, tout était beaucoup plus compliqué et elle achetait une grande partie de ses produits en Allemagne. Aujourd’hui, l’offre est bien plus large et diversifiée ! Quel plaisir par exemple de pouvoir remanger des palmitos ! Incroyable, les palmiers de mon enfance, mais sans gluten ! Je les ai découverts dans un colis de chez Calicote, un jour où j’ai sollicité leur service « Too Good To Go » (Service pour lutter contre le gaspillage).

Enfin, j’ai la chance d’avoir le soutien infaillible de ma fille Coline. Elle est toujours la première à goûter mes nouvelles recettes et à les valider ! Sans compter qu’aux détours de ses voyages à l’étranger, elle repère de nouveaux produits sans gluten et me les ramène pour dégustation ! Cela me permet de belles découvertes gustatives.

Autre plaisir que je suis heureuse de pouvoir concilier avec la maladie cœliaque : les repas au restaurant.
Certes, l’accueil n’est pas encore parfait partout, notamment en France.
Par méconnaissance, à priori ou peur, certains restaurateurs ne savent pas gérer la cuisine sans gluten.
Mais il y a quand même des lieux incroyables.

Je rentre par exemple d’un voyage en Italie : quel bonheur d’être accueillie avec le sourire lorsque l’on précise notre intolérance au gluten ! Sans questions déplacées ou remarques narquoises, les serveurs ont garni ma planche d’apéritif avec un ensemble de petits tapas sans gluten de grande qualité et délicieuses.

L’Italie est non seulement un beau pays à découvrir mais le paradis pour les personnes intolérantes au gluten. Ils sont bien plus en avance que nous.


plateau-italien

Ce qui n’empêche pas de trouver plus proche de belles adresses aussi. Et ce de plus en plus. Je vous partage la dernière que nous avons testée récemment : une pizzeria sans gluten à Paris, proche de l’Arc de Triomphe : «La Nonna» ! Magique ! Des pizzas sans gluten croustillantes et moelleuses.
Comme les vraies ! Avec des ingrédients frais et de qualité en garniture. On y retrouve également l’ensemble de la tradition culinaire italienne mais sans gluten : gnocchis, pizzas, tiramisu, etc. Il y avait une longue queue devant, signe d’une vraie demande. Pensez à réserver avant !

« Une vie "sans gluten" où rien ne manque finalement. »


Voilà quels pourrait être mon message et ma conclusion. Lorsque l’on se rend compte du mieux-être que l’on en retire chaque jour et c’est assez rapide, on n’a pas l’impression d’être dans un sacrifice ou des contraintes. J’ai retrouvé une telle énergie (plus de sieste l’après-midi !) que pour rien au monde je reviendrais en arrière.

Je suis devenue plus attentive à mon alimentation, plus vigilante sur sa composition. Cela va bien au-delà de l’exclusion du gluten, j’estime que c’est une chance pour notre santé en général, que de se pencher sur l’équilibre et la qualité de nos assiettes.

Isabelle, 51 ans.

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